La passivité face à la pensée (via le rêve lucide)

Bonjour,

Je vais commencer par parler d’un état d’observation neutre du mental, que je trouve utile en tant qu’outil de développement personnel, pour comprendre son mental, mais aussi en tant qu’aide au sommeil si le fait que vos pensées fusent en permanence vous empêche parfois, voire souvent, de trouver le repos, ou si l’ennui une fois les yeux fermés produit le même effet.

Je classerais cette pratique dans la discipline mentale, il n’y a donc pas vraiment de technique applicable, je pense toutefois que deux expériences peuvent être riche d’enseignement et vous permettre de trouver comme le faire : le délire du manque de sommeil poussé (qui permets de voir une forme de lâcher prise face au mental) et le rêve lucide (qui permets d’appliquer ce lâcher prise, dans un premier temps a une pensée dirigée).

1-Le délire du manque de sommeil poussé

Cette expérience est très facile à mettre en œuvre, mais elle nécessite un état de fatigue avancé, ce qui peut s’avérer problématique  si vous devez vous occuper par exemple d’enfants (auquel cas je n’ai pas de solution pour vous, désolé). Toutefois je pense que nombre d’insomniaques ou, justement, de parents ayant subis des nuits agitées de leurs enfants connaissent déjà ce que je vais évoquer.

J'ai entendu dire sur un autre forum que cela pouvait favoriser une paralysie du sommeil ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Paralysie_du_sommeil ). Bien que ne voyant pas la relation de cause à effet mieux vaut lire ce qu'est la paralysie du sommeil avant, afin de décider si "le jeu en vaut la chandelle" et, dans le cas ou on vivrai cela, que ça se passe au mieux (en fait sans le risque de panique la paralysie du sommeil n'est rien de plus qu'une expérience inhabituelle).

Le manque de sommeil minimal que je pense être nécessaire pour cela est une journée, une nuit et la journée de lendemain de veille. Toutefois étant moi-même insomniaque il se peut que je surestime la résistance d’une personne qui ne l’est pas, et qu’un manque de sommeil moins long vous suffise. Une fois cette période passée vous devrez vous coucher, vous relaxer et tenter de vous endormir, toutefois la phase d’endormissement doit être relativement longue, la encore les non insomniaques devront peut-être s’imposer des gênes, comme de la musique ou une lumière forte (si vous vous endormez en 10 secondes ce sera compliqué d’expérimenter quoi que ce soit).

Le but est en fait de vous retrouver entre sommeil et éveil. La fatigue devrait vous permettre d’atteindre un état de délire, proche du rêve, tout en état réveillé, et donc en pouvant observer ce délire. Vous devriez de plus, ce qui est important dans le cheminement de ce sujet, vous retrouver dans un état de passivité totale, être observateur mais sans chercher à influer sur quoi que ce soit, simplement vous laisser flotter sur le fil du délire.

Il se peut que vous ayez à répéter plusieurs fois l’opération pour bien en saisir la nature et la portée.

2-Le rêve lucide

En fait le rêve lucide lui-même ne servira à rien en termes d’expérience dans ce cheminement, toutefois la pratique qui y mène s’avèrera utile.

Le rêve lucide consiste à pouvoir choisir, par une méthode proche de l’auto hypnose, le sujet de ce dont on va rêver. Avec de la pratique cela mène a d’autres effets sur le rêve (comme être conscient que c’en est un pendant son déroulement), mais cela n’étant pas le sujet je vais zapper cette partie. Dans mon adolescence le rêve lucide m’a permis de mieux vivre certaines frustrations, au jour d’aujourd’hui je n’y vois personnellement plus grand intérêt.

Là encore nous en sommes à quelque chose de simple à provoquer. Pour prendre un exemple « bateau » vous voulez rêver d’en posséder un et de naviguer avec. Durant la phase d’endormissement vous allez vous répéter inlassablement « je navigue sur mon bateau. Je navigue sur mon bateau. Je navigue sur mon bateau … ». Vous pourrez bien sur changer de sujet de rêve d’une nuit sur l’autre, je conseille toutefois de resté figé dessus une fois lancé, pour ne pas penser à ce que vous allez décider mais vous laisser aller dans la répétition.

Durant les premières nuits ou vous ferez cela le fait de devoir répéter cette phrase sera un dérangement, et vous devriez mettre bien plus longtemps que d’habitude a vous endormir. Toutefois au fil du temps vous devriez parvenir a en avoir une pratique « naturelle », vous serez donc capable de penser cette phrase sans que cela ne vous perturbe. C’est cela qui est intéressant dans le processus de ce dont je parle là. Vous êtes déjà capable de vivre une pensée choisie sans l’influer par le reste de votre mental.

3-La passivité face à la pensée.

Vous vous demander peut-être pourquoi les deux exercices suivants se basent sur l’endormissement. Tout simplement parce que l’endormissement est le moyen naturel d’expérimenter la perte de contrôle sur sa pensée, et que pouvoir vivre la pensée sans contrôle et donc sans l’influencer ni être influencé par elle est le but de ce sujet. D’ailleurs pour les premières tentatives le sommeil et la phase d’endormissement pourront encore être utilisés pour faciliter le processus, même si a terme vous devriez pouvoir vous en passer sans peine.

Allongez-vous dans un environnement calme et non stimulant (pas de lumière, de musique, de bruit …) dans une position confortable et fermez les yeux. Le but est d’en arriver au lâcher prise total face au flot de vos pensées, être capable de les entendre tout en restant passif, « faire la planche » et se laisser flotter sur elles. Si vous avez suivi l’ordre des pratiques évoquées vous devriez comprendre de quoi je parle, c’est le mélange des deux premières expériences, l’écoute de ses pensées de la technique de rêve lucide allié au lâcher prise du délire du manque de sommeil poussé.

Il y a deux intérêts principaux que je vois dans cette pratique, comme évoqué au début :
-Concernant le sommeil si vous êtes du genre à être perturbé par vos pensées, ce qui bloque votre endormissement, vous serez apte à ne plus être dérangé par celles-ci. C’est pour cette raison d’ailleurs que j’ai fabriqué cette méthode (même si je doute d’être le premier à l’avoir fait). De même si le fait de vous ennuyer, allongé les yeux fermés dans le noir à attendre de dormir, l’aspect ludique de ce « mode d’observation » devrait être appréciable.

-Je trouve qu’il s’agit là d’une façon de découvrir son mental autrement. Vous pouvez découvrir ce que sont vos pensées lorsque vous ne les dirigez pas, ce qui peut vous emmener des éléments intéressant de vous-même. Je pense même que c’est là, avec beaucoup de pratique, un moyen d’accéder à son inconscient, toutefois je ne serais pas affirmatif à ce sujet (il se peut que mes autres pratiques m’aient été nécessaire sans que je le sache pour pouvoir expérimenter cet effet).


Voilà, j’aimerais bien avoir un retour sur ce sujet de la part de personnes ayant suivi le processus du début à la fin (ou de témoignages en cours de route bien sûr), n’ayant encore jamais eu l’occasion d’enseigner ça. Je suis bien sur disponible pour vous aider si vous avez des difficultés à pratiquer.